Quelques idées qui traînaient dans un coin de ma tête depuis le mois d’avril.
Réflexion générique sur les énergies du printemps
Récemment, j’ai cru remarquer que quand je me sens créative, j’ai très souvent envie de pratiquer les cartes, comme si ça me démangeait. On dirait que les énergies qui sont réveillées chez moi sont tout à fait proches / sœurs des énergies que je ressens quand je pratique avec les cartes. Je bourgeonne, je bouillonne, ça peut aller dans un sens (créativité) ou dans l’autre (tarot). Comme une sorte de miroitement d’énergies, la balance oscille. Mais dans tous les cas ça tire, ça prend aux tripes ce sentiment nécessaire d’expansion vers l’extérieur. De matérialisation et/ou d’expression. Or justement, quand le printemps est enfin arrivé ici au Québec ce début avril, avec peine car le vent mord encore d’un souffle givré et glacé du nord, mais les températures remontaient un peu, le soleil chauffait sûrement. La lumière était belle, plus intense. La percée d’énergies projectives, en action, en expansion, a été aussi soudaine et frappante. Mes envies de découvertes, d’art, d’énergies, se sont réveillées tout d’un coup juste à ce moment là, avec l’envie également de créer, de faire des choses de mes mains, d’exprimer, de sorte que j’ai relancé un atelier créatif groupé. C’est comme une soif puissante, l’envie de m’abreuver de belles choses. Et le tarot est rentré dans ce cadre. Il n’est pas du tout question de vouloir acheter ; plutôt un besoin de voir, de ressentir, de vibrer ; j’ai parcouru beaucoup de photos de jeux et de cartes que j’avais ratés, et je ressentais un plaisir fou à observer simplement. M’abreuver de couloirs, de textures, de techniques créatives. Découvrir des univers, des palettes d’énergies, vibrer selon les jeux. Ça tombe bien car j’ai reçu deux nouvelles pièces qui se prêtent à l’étude, pour remplir ce frétillement de la découverte qu’est l’ouverture d’un nouveau jeu, avec le même plaisir des textures, du papier, de la pâte artistique.
Printemps, créativité et Wild Unknown
Après la réception des cartes d’Algariel, j’ai enfin senti un changement clair, comme un voile qui se lève, après tout ce temps passer à le laisser de côté. Le Wild Unknown tarot s’est enfin ouvert à moi. C’était le bon moment, je me suis offert ce cadeau, et la réception a confirmé que c’était le cas. C’est un vrai plaisir ! La fameuse boîte cartonnée très robuste, très bien illustrée, pratique. La texture des cartes m’a beaucoup surprise, elles tintent d’un son très particulier en les mélangeant et en les tirant. Puis voir de mes yeux le graphisme unique de Kim Krans. Le dos hypnotique, et surtout les cartes côte à côte, en tirage. Sur un autel, une table de chevet, à côté du plan de travail, répandre ces énergies particulières. Or, ce qui m’a clairement marqué, c’était l’étrange synchronicité temporelle : commander ce jeu au printemps, le recevoir dans ce moment très particulier, et ressentir directement à son contact un prolongement de la même dynamique créative. A plusieurs moments je me suis fait la réflexion que je ressens des énergies vraiment très proches de celles avec lesquelles je suis en contact quand je crée : des textures de crayon, de feutres, de papier, des lignes géométriques, des couleurs et vibrations, certains lieux… M’est alors venue l’idée de ce petit article témoignage sur l’étude du jeu et sur ma propre créativité. J’ai pris les cartes en main, faces visibles, et j’ai tenté de voir si certaines cartes m’inspiraient particulièrement pour ce printemps. Voici la sélection pour illustrer ce que je tente de décrire dans cet article, le rapport entre les énergies créatives que je connais, et celles du tarot :
The Empress
Pour une raison que j’ignore, cette carte m’a renvoyée à un sanctuaire. Probablement à cause de la protection offerte par la nuit ici. Dans mes pratiques, je me sens toujours bien quand il fait sombre ou nuit. C’est plus silencieux, plus feutré, plus calme. Ici j’avais l’impression d’être à l’intérieur de l’arbre comme on le serait dans un cocon. Quand je crée c’est souvent un peu comme cela : c’est un “lieu” refuge, je dois m’y sentir bien, confortable, en sécurité. Un peu comme on crée un nid ou creuse un terrier. J’avais associé à cette carte un fil rouge, correspondant à la couleur du feuillage extérieur de l’arbre. On peut trouver dans cette carte un évoque de la protection de la paroi utérine. Il y a une forme de délicatesse féminine. Souvent je me rattache à ce genre d’images et de traditions par un fil rouge. Et par le tressage et le tissage.
6 of Cups
J’ai été surprise au départ de voir cette carte, car l’arbre paraît “mort”. Mais au final je me suis reconnue dans ce qui se passe sous la terre. Cette carte m’évoque clairement des lieux et activités de mon enfance : quand je voulais passer tout mon temps dehors, même en hiver. Quand je jouais dans le jardin, avec les vieux ustensiles de cuisine délaissés par ma mère, et que je jouais à cuisiner des salades de fleurs. Ce feu d’artifice de couleurs me rappelle les pétales et les feuilles toutes mélangés dans ma casserole. Cette même adoration que j’avais pour les formes, les textures, les couleurs. Une liberté invisible sous la terre qui se déploie. De la sève, de la vie, des forces nourricières et créatives. En travaillant avec, j’avais ainsi associé de chaque côte des matières et activités qui me rappellent la terre : des fils de couleur brunes, pour tisser / tresser, monter des colliers, et des perles de bois et d’os.
Sons of cups
Une énergie que je perçois comme étant plus masculine étrangement. Mais j’ai ressenti un flot couler de la carte, qui m’évoquait le même mouvement d’expansion vers l’extérieur, d’expression de forces maintenues en soi. La coupe était presque lumineuse et animée quand je l’ai prise en main. Des rayons colorés qui sont à cheval entre ceux qui se trouvaient sous l’arbre du 6 de coupes et ceux qui suivent dans l’as de bâton. Mais ici, la nature d’eau rend la vibration et le rayonnement beaucoup plus doux et diffus. Cependant il y a quelque chose à offrir autour de soi, très clairement. De la chaleur, de la générosité. Une forme de canalisation de toutes ces forces qui nous traversent. Plus qu’une coupe, c’est un peu comme le haut d’un puits / tunnel qui déborde. C’est dommage que je n’avais pas pris de notes sur mon ressenti car il est très lointain aujourd’hui. Mais j’avais cru apercevoir un aspect créatif avec lequel je travaille moins souvent, ou, je veux dire, qui apparaît moins évident que les cartes habituelles. Mais dans tous les cas, je suppose que ça résonne pas mal ma façon de créer. Autant avec les cartes que dans les choses créatives et plastiques, je suis un conduit.
Ace of Wands
L’as de bâton est la carte la plus évidente du jeu, et aussi dans le tarot en général. C’est la carte qui ouvre la suite de feu, créative par excellente. Ici c’est littéralement une explosion de lumière et de couleur. Le léger dégradé du jaune au rouge, qui rayonne de toute la chaleur du soleil, et de la vie qui explose au printemps, en tout cas ici avec énormément de vigueur. Au centre c’est également une évidence; une branche qui bourgeonne, et même d’ailleurs qui donne déjà des fleurs.
10 of cups
Dès les premiers instants, j’ai su que cette carte allait beaucoup m’accompagner. Elle me fait sourire, elle me fait me sentir bien. Tout de suite je l’ai adorée, sans savoir pourquoi. Et puis lors des petites méditations sur les énergies du tarot et de la créativité, j’ai trouvé ma réponse. Je me vois en fait dans cette carte. Elle me rappelle les énergies que je côtoie, qui m’entourent, quand je crée des mandalas. Les couleurs vives qui ont l’air de vibrer, d’irradier, la construction géométrique, les “pots” qui sont comme des portes d’où coulent les énergies…. Je me vois dans mon tourbillon, en train d’essayer de capter et d’extérioriser ce que je ressens. La tentative de créer, d’édifier quelque chose à partir de ces sensations. J’ai également des impressions de texture, comme celle d’avoir des “poils” dans la bouche, des fibres. Comme lorsque l’on suce le bout d’un fil à coudre effiloché pour réussir à le rentrer dans le chat. Quand je travaille avec certains types d’entités, d’esprits, je peux avoir l’impression d’avoir des fibres dans la bouche. Et ici les vibrations m’évoquent également cela. De la même façon que le cercle blanc qui se dégage autour des rayons / fils n’est pas sans rappelé un cercle de tissage.
Une réflexion à suivre dans l’avenir peut-être. En tout cas, ce jeu est arrivé exactement au bon moment.